Ceux qui pensent que la RSE coûte cher, ne prennent sans doute pas le sujet dans le bon sens.
A leur « Pourquoi faire de la RSE ? », nous devrions donc répondre mais à votre avis « Combien cela va vous coûter de ne pas le faire ? »
La RSE doit être vue comme une exigence, portée par des réglementations de plus en plus strictes, des consomm’acteurs exigeants, des collaborateurs en quête de sens, et des financeurs attentifs aux risques ESG (Environnementaux, Sociaux, Gouvernance).
Ne pas s’engager dans une démarche RSE aujourd’hui revient à s’exposer forcément à de multiples risques : juridiques, économiques, réputationnels, sociaux, concurrentiels… mais aussi à passer à côté d’opportunités majeures.
Explorons ici 5 grands risques que vous encourez si vous ignorez encore la RSE.
La bonne nouvelle : : si chaque risque est bien réel, il peut aussi être transformé en opportunité stratégique...😁
Risque 1️⃣ Désavantage concurrentiel : quand le marché vous laisse sur le carreau
Les critères RSE sont désormais devenus un filtre d’entrée sur de nombreux marchés, les appels d’offres en sont notamment le reflet. Le marché évolue, les attentes des clients (B2B et B2C) changent, et vos concurrents, eux, ne restent peut-être pas inactifs.
Ce qui se joue réellement :
- Perte de clients au profit de concurrents plus engagés : Que ce soit le consommateur final qui choisit un produit éco-conçu ou une entreprise qui sélectionne un fournisseur sur la base de ses engagements RSE, l'avantage concurrentiel se déplace. Ne pas avoir de réponse RSE, c'est risquer de perdre des clients et des parts de marché
- Exclusion des chaînes de valeur : Les grandes entreprises, soumises à la réglementation ou simplement par stratégie, intègrent de plus en plus de critères RSE dans la sélection de leurs fournisseurs et sous-traitants. Ne pas pouvoir démontrer vos pratiques responsables peut vous exclure de chaînes d'approvisionnement clés.
- Difficulté à innover durablement : La RSE pousse à l'innovation : éco-conception de produits/services, développement de modèles d'économie circulaire, nouvelles façons de travailler... Ne pas explorer ces pistes, c'est risquer de stagner pendant que d'autres inventent les solutions de demain et captent les marchés émergents.
- Obsolescence du modèle d'affaires = fin de « l’ancien monde » : Certains modèles économiques très dépendants de ressources non renouvelables ou ayant des impacts sociaux négatifs importants sont voués à être remis en question. Ne pas anticiper cette transition, c'est risquer l'obsolescence pure et simple.
Dans le secteur du bâtiment par exemple, les entreprises qui ont pris le virage des matériaux biosourcés, de la rénovation énergétique ou des chantiers à faible impact environnemental gagnent des marchés face à celles qui restent sur des méthodes traditionnelles. Dans l'agroalimentaire, la demande pour le bio, le local, le commerce équitable ou les emballages réduits force les acteurs à adapter leurs offres. Dans le secteur bancaire, en 2023, BNP Paribas a renforcé sa politique d'achats responsables en n'acceptant que les prestataires ayant formalisé leurs engagements RSE. Il était mentionné dans leur rapport RSE : « La capacité des Fournisseurs à s’engager et à traduire ces engagements au travers de pratiques adaptées fait partie des critères d’évaluation retenus tout au long de sa relation avec ses Fournisseurs. » Les entreprises de services financiers ou d'assurance sans politique RSE se sont ainsi retrouvées exclues d'un marché représentant potentiellement plusieurs millions d'euros.
Les oppportunités manquées
- Accès restreint aux marchés publics
- Perte de parts de marché face à des concurrents mieux positionnés sur les attentes RSE
- Incapacité à répondre aux exigences croissantes de partenaires et donneurs d’ordre
Risque 2️⃣ Juridique, réglementaire : une épée de Damoclès
Le cadre législatif évolue rapidement. Ce qui était hier volontaire devient aujourd’hui obligatoire. Et ce durcissement réglementaire s’accompagne de sanctions de plus en plus lourdes en cas de non-conformité.
Parmi les grandes évolutions à noter et en cours d’adaptation :
- CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : Entrée en vigueur en 2024, elle impose des obligations de reporting ESG à un nombre croissant d’entreprises (PME cotées, >250 salariés, etc.). Son adaptation est en cours via le paquet Omnibus.
- Devoir de vigilance : Imposant aux grandes entreprises de prévenir les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance sur l’ensemble de leur chaîne de valeur.
- Lois sectorielles spécifiques : Loi Climat et Résilience, loi AGEC, réglementation sur la sobriété numérique...
En 2023 la filiale de gestion de Deutsche Bank la DWS le troisième gestionnaire d’actifs européen, a été condamnée par la justice allemande à une amende record de 25 millions d’€ pour avoir menti sur sa politique d'investissement durable entre 2020 et 2023. En gros elle a largement versé dans le greenwashing.🤥
Les entreprises qui anticipent ces évolutions réglementaires transforment cette contrainte en avantage stratégique. Elles développent une expertise interne précieuse, évitent les coûts de mise en conformité en urgence et peuvent même parfois participer à l'élaboration des futures normes sectorielles.
Les oppportunités manquées
- Transformer la contrainte réglementaire en levier de structuration interne
- Participer aux comités de normalisation ou à l’élaboration de standards sectoriels
- Valoriser la conformité comme gage de sérieux auprès des clients et partenaires
Risque 3️⃣ Réputation et image : l’érosion de la confiance
À l’heure des réseaux sociaux, une crise réputationnelle se propage en quelques heures. Mais plus subtilement, la réputation se construit ou se fragilise au quotidien à travers la perception de vos pratiques par vos clients, vos collaborateurs, les médias ou les ONG.
Ce qui se joue réellement :
- Perte de confiance des clients : Les consommateurs (B2C comme B2B) sont de plus en plus informés et exigeants. Ils veulent savoir comment les produits sont fabriqués, quelles sont les valeurs de l'entreprise qu'ils choisissent. Un manque de transparence ou des pratiques jugées irresponsables (conditions de travail, impact environnemental, éthique des affaires) peuvent entraîner un boycott, même informel, et une désaffection durable. Cette attente traverse désormais toutes les strates de consommateurs.
- Démotivation et fuite des talents : Vos collaborateurs sont aussi des citoyens engagés. Ils aspirent à travailler pour une entreprise dont ils partagent les valeurs et qui a un impact positif.
Une mauvaise réputation RSE peut saper le moral, augmenter le turnover et rendre le recrutement beaucoup plus difficile. Selon une étude de Deloitte, « 81% des salariés sont prêts à s’engager davantage dans leur travail pour une entreprise ayant une politique RSE forte. En intégrant la RSE dans la culture d’entreprise, on crée un sens de fierté et d’appartenance chez les collaborateurs. »
Cette problématique s’amplifie pour les métiers en tension tels que l’hôtellerie et la restauration. - Méfiance des investisseurs et partenaires : Les critères ESG sont devenus incontournables pour les financeurs. Une entreprise perçue comme risquée sur le plan RSE aura plus de mal à lever des fonds, à obtenir des prêts à des taux avantageux ou même à nouer des partenariats stratégiques solides.
De plus en plus d’aides publiques sont également conditionnées. La confiance est la monnaie de l'écosystème économique. - Observation accrue des médias et ONG : Une entreprise qui néglige sa RSE devient une cible potentielle pour les enquêtes journalistiques ou les campagnes d'ONG, pouvant causer des dommages d'image considérables et durables.
Le scandale Orpea : L’affaire de maltraitance dans les EHPAD a causé un effondrement de l’image de l’entreprise, avec des conséquences financières et institutionnelles durables.
Les oppportunités manquées
- Fidéliser des clients sensibles aux valeurs
- Construire une marque employeur attractive
- Transformer l’engagement RSE en levier de communication authentique et différenciante
Risque 4️⃣ Finance et performance : La RSE touche directement votre portefeuille
Pourquoi c’est un risque ? Ignorer la RSE, c’est aussi renoncer à :
- des sources de financement attractives,
- des marges d’optimisation sur les coûts (énergie, déchets, turnover),
- des innovations de rupture liées à des modèles économiques plus durables.
Ce qui se joue réellement :
- Augmentation des coûts opérationnels : Ignorer l'efficacité énergétique, la gestion des déchets ou la consommation d'eau, c'est passer à côté d'économies substantielles, surtout dans un contexte de hausse des prix des ressources et de l'énergie.
Une mauvaise gestion des risques sociaux (accidents du travail, absentéisme, burn out, turnover élevé) a aussi des coûts directs et indirects importants (perte de productivité, coûts de recrutement...).
- Difficultés d'accès au financement : Comme évoqué plus haut, les banques et les investisseurs intègrent de plus en plus les critères ESG dans leurs décisions. Une mauvaise "note" RSE peut compliquer l'obtention de prêts (« prêts verts »), augmenter les taux d'intérêt, ou dissuader des investisseurs clés.
Le financement "durable" devient la norme, et ne pas y être éligible, c'est se priver d'une source de capitaux essentielle. - Augmentation des primes d'assurance : Les assureurs évaluent aussi les risques ESG. Une entreprise qui ne prend pas de mesures pour prévenir les risques environnementaux (pollution) ou sociaux (sécurité) pourrait voir ses primes augmenter, se voir potentiellement refuser certaines couvertures.
- Perte de parts de marché : Si vos concurrents adoptent des pratiques plus durables et le font savoir, ils peuvent attirer des clients sensibles à ces enjeux, vous faisant perdre des parts de marché. L'inaction va jouer sur votre compétitivité.
- Dévalorisation de l'entreprise : À long terme, une entreprise déconnectée des enjeux RSE risque de voir sa valeur globale diminuer, car elle sera perçue comme moins résiliente donc plus risquée.
Enfin la démarche RSE stimule l'innovation en poussant les entreprises à repenser leurs produits, services et processus. Les organisations qui négligent cette dimension se privent d'un important catalyseur de créativité et de différenciation.
Les oppportunités manquées
- Accès à des financements à taux préférentiels
- Réduction des primes d’assurance grâce à une gestion RSE des risques
- Développement de produits ou services à impact ou innovants (éco-conception, économie circulaire…)
Risque 5️⃣ Vulnérabilité aux crises : quand le manque d'anticipation se paie cash
Les défis environnementaux et sociaux constituent des risques opérationnels majeurs que seule une démarche RSE structurée permet d'anticiper et de gérer efficacement.
La RSE est un outil puissant pour anticiper, s’adapter, et parfois même rebondir plus vite qu’un concurrent.
Des risques systémiques en constante évolution
Les entreprises font face à des menaces croissantes directement liées aux enjeux de durabilité :
- Risques climatiques physiques (inondations, canicules, événements extrêmes) affectant les infrastructures et les conditions de travail
- Risques de transition (évolution réglementaire brutale, obsolescence des modèles d'affaires carbonés)
- Risques sociaux et sociétaux (conflits sociaux, boycotts des consommateurs)
Nous avons des exemples récents :
- Compagnies d'assurance : « Le montant des sinistres dus aux événements climatiques pourrait atteindre 143 Md€ en cumulé entre 2020 et 2050, soit une augmentation de 93 % par rapport à la période de 1989 à 2019 »cela consitue une menace directe pour la rentabilité de ce secteur.
- Crise COVID-19 : Les entreprises ayant des démarches RSE ancrées ont démontré une meilleure capacité d’adaptation : relations plus solides avec leurs fournisseurs, agilité dans les process, meilleure communication interne.
Coûts d'adaptation exponentiel
Le coût de l'inaction augmente de façon exponentielle avec le temps :
- La mise en conformité précipitée coûte en moyenne trois fois plus cher qu'une démarche anticipée.
- Les investissements de transition (décarbonation, adaptation) seront de plus en plus onéreux à mesure que les exigences se durcissent.
- Anticiper les coûts d’adaptation en cas de crise
- Développer des expertises utiles pour d’autres entreprises (ex. : adaptation au changement climatique)
- Renforcer sa légitimité auprès des parties prenantes (licence sociale d’exploitation)
Les oppportunités manquées
La RSE, un investissement stratégique
Ignorer la RSE n’est plus neutre : c’est risquer l’exclusion, la sanction, la perte de confiance, la déconnexion du marché et la fragilité face aux crises.
Mais derrière chaque risque se cache une opportunité pour les entreprises capables de saisir le virage responsable.
Raison de plus pour s’y engager dès aujourd’hui : progressivement, à votre rythme, mais sérieusement. Car la question n’est plus « Pourquoi faire de la RSE ? », mais « Combien cela me coûte de ne pas le faire ? »
Si vous ne savez pas par où commencer, ettik est là pour vous guider — simplement, efficacement, durablement.